mardi 12 février 2008

Qu'est-ce que la perspective ?

Le mot perspective dérive du latin perspicere, voir au travers. Il définit un procédé pictural qui donne la possibilité de représenter le monde tel qu'il se donne à voir à l'oeil humain, en créant l'illusion de la profondeur sur une surface plane. Il permet de "... créer avec une précision scientifique une illusion tridimentionnelle définie par la position théorique du spectateur dans l'espace réel "


[
Source de l'image]
Masolino, Fresque de la chapelle Brancacci, 1425
Pour donner l'illusion de la profondeur, l'artiste fait conveger les principales
lignes visuelles (ou orthogonales) vers un point de fuite sur la ligne d'horizon.
Ce point de fuite est déterminé par l'oeil de l'observateur.

Il est convenu d'appeler "linéaire", "géométrique" ou encore "centrale" une mise en perspective rigoureuse qui donne l'illusion de la réalité. Cette théorie repose sur la géométrisation de l'espace et admet que des lignes parallèles se rencontrent à l'infini.

Les premières tentatives

Jusqu'au tournant du XIVe siècle, l'art cherche avant tout à traduire un univers symbolique et non à dépeindre la réalité. Il s'agit d'oeuvres narratives cherchant à raconter une histoire en frappant l'imagination.

  • Dans une même scène, par exemple, on pourra voir une juxtaposition d'éléments appartenant à des situations et des temps multiples. Par ailleurs, les dimensions des personnages ne réfèrent pas à leur position dans l'espace, mais plutôt à leur importance religieuse ou sociale.
    Les premières tentatives pour créer l'illusion de la réalité correspondent au progrès de la pensée rationnelle en lien avec la laïcisation de la société qui s'affirme de plus en plus à la fin du Moyen Âge. Le mouvement s'amorce en Italie à la fin du XIIIe siècle, alors que se font jour les premières préoccupations humanistes.

Exemple 1 :


[
Source de l'image]
Ambrogio Lorenzetti, Annonciation,
Pinacoteca Nazionale, Sienne, 1344.

Cette Annonciation d'Ambrogio Lorenzetti (1290-1348) montre le souci du peintre de situer son sujet dans l'espace réel. Le carrelage du plancher suggère un effet de profondeur. La double arcade définit l'espace physique où se déroule la scène dans laquelle les personnages acquièrent une densité matérielle qui rompt avec l'immatérialité de l'art médiéval traditionnel.

Exemple 2 :


[
Source de l'image]
L'hommage d'un homme simple, scène du cycle de saint François,
basilique saint-François. Assise, ~1290.

L'oeuvre de Giotto (1267-1337) (voir une biographie) marque véritablement la rupture avec l'art traditionnel du Moyen-Âge. Il introduit, dans la peinture de ses fresques un souci de réalisme tout à fait nouveau et inédit dans l'art occidental. Les 28 fresques ornant l'église supérieure de la basilique saint François à Assise illustrent le génie de ce peintre qui annonce la Renaissance du XVe siècle. La perspective, encore empirique, est suggérée par la représentation des édifices dont l'architecture (au centre) s'inspire déjà de l'héritage de l'Antiquité.

L'expérience de Brunelleschi

C'est à l'architecte, ingénieur et sculpteur florentin Filippo Brunelleschi (1377-1446) que revient le mérite d'avoir démontré les principes de la perspective linéaire ou "artificielle" (par opposition à la perspective "naturelle" de la vision humaine qu'étudie l'optique).


[
Source de l'image]

Il en fait la démonstration à partir d'une expérience réalisée sur la place San Giovanni à Florence en 1415 avec un miroir et un dessin monté sur une planchette. Il réalise d'abord un dessin du baptistère de Florence selon une perspective rigoureuse (ligne d'horizon, point central et lignes convergentes). Son dessin est monté sur une planchette dans laquelle il a percé un trou pour voir l'image du baptistère de la cathédrale se réfléchir dans le miroir. Ainsi, n'importe quel observateur se tenant à l'endroit où le dessin du baptistère fut réalisé, peut constater qu'il se superpose parfaitement à l'édifice réel, créant ainsi une illusion parfaite de la réalité.


[
Source de l'image]

Si Brunelleschi fut celui qui a démontré les principes de la perspective linéaire, la véritable explication scientifique du phénomène sera réalisée par le théoricien et architecte, Léon Battista Alberti (1406-1472) dans son traité Della Pictura (1435). Il y explique que l'oeil constitue le point de vue à partir duquel se contruit une pyramide visuelle, l'oeil étant le sommet et la surface plane du tableau où se forme l'image constituant la base.

textes et images extrait du site : http://www.collegeahuntsic.qc.ca/pagesdept/hist_geo/Atelier/Parcours/Moderne/perspective.html

College Gerard Philipe - FONTAINE (FRANCE)
AUDREN Hélène
Méthode pratique pour représenter la perspective
Alberti, Leon-Battista - 1435



Contexte historique de la découverte (ou de l'invention)

LA RENAISSANCE

Frame1

Description de la découverte

LA DECOUVERTE D'ALBERTI

Frame2

La méthode d'Alberti

Frame3
http://www.counton.org/explorer/anamorphic/perspective.shtml
http://www.ac-rouen.fr/colleges/lehameau/maths/persp-math/persp-pavages.html
http://www.math.nus.edu.sg/aslaksen/projects/perspective/physicalmodel.htm
http://gaetan.bugeaud.free.fr/cppers.htm

Vie et travaux du scientifique à l'origine de cette découverte

LEON BATTISTA ALBERTI

Frame4
http://www.ac-poitiers.fr/arts_p/b@lise14/pageshtm/page_2.htm

Apport et conséquences de cette découverte pour les sciences et la société d' aujourd'hui

Frame5

Compte rendu des expériences réalisées en classe

NOS EXPERIENCES

Frame6

Frame7


Règles de base de la perspective

La ligne d'horizon |

La ligne d'horizon n'est pas difficile à trouver, c'est juste en face de vous... à la hauteur de vos yeux, au loin. Lorsque vous commencez à dessiner ou peindre un paysage ou une nature morte, cette ligne est la première chose à tracer.

Pour mieux comprendre où elle se situe et ainsi la trouver rapidement, observez ces schémas :

Nous nous attarderons sur un sol carrelé sur lequel se trouve un muret en brique

Si l'on se place derrière le muret et que l'on observe ce sol en étant au dessus du muret, voici ce que nous pouvons voir :

haut de page


En descendant légèrement notre point de vue, les deux lignes horizontales délimitant le devant et le fond du sol se rapprochent. Vous noterez au passage que leur longueur reste inchangée...

Si l'on passe en dessous du sol, nous avons le même constat.
De plus, vous noterez que les lignes verticales restent définitivement verticales...

Partant de ce constat, comment dans la nature, avec tous les détails qui nous entourent pouvons nous être certains d'avoir trouvé la ligne d'horizon ? Les dénivelés du terrain, les faux-plats, sont autant de pièges à éviter.

Une chose est sûre, si l'on place nos yeux au niveau du sol, il ne reste plus qu'une ligne !

En n'oubliant pas que la ligne d'horizon se situe à la hauteur des yeux, voici un truc qui vous aidera à la trouver :

¶ Tenez une règle à bout de bras devant vous. Elle doit être tenue horizontale. Ajustez alors la hauteur de votre bras jusqu'à ce que vous ne voyez ni la face supérieure ni la face inférieure de la règle (comme le sol du schéma précédent).
A ce moment là, la règle vous indique la ligne d'horizon.

Malgré cette règle de base très simple, il démeure quand même quelques pièges. La ligne d'horizon dépend aussi de ce que vous voulez dessiner. Regardez l'exemple ci-dessous à l'aide de la photo d'une maison de Trinidad (Cuba) :

Ici la ligne d'horizon se situe quasiment à la moitié de votre tableau.


Si vous ne vouliez faire qu'une partie de cette photo, la ligne d'horizon ne serait pas à la même position...
Soyez donc attentifs et vigilants...

Le point et la ligne de fuite |

Le point de fuite, qui se situe généralement sur la ligne d'horizon est le point de rencontre des lignes de fuite (voir photo ci-dessous).

En se plaçant face à un cube un peu sur le dessus (nous n'aurions pas besoin de nous placer au-dessus du cube si l'on prenait un cube transparent), voici ce que nous verrions :

Cependant, si l'on pivote sur le côté droit un second point de fuite apparaît !

De la même manière, en pivotant de plus sur le dessus du cube, un troisième point de fuite se dévoile... C'est en faisant cette dernière expérience que nous pouvons faire une remarque importante : le nombre de points de fuite dépend du nombre de face que l'on voit !

L'exemple du cube est un cas d'école... cependant, dans la vie courante, il est rare de ne voir que deux faces dans un paysage (ex : une rue, un objet, ...). Pour cela, il faut ajouter des points de fuite secondaires. Sur le schéma suivant, vous remarquerez que pour dessiner les pentes d'un toit avec un angle parfait, il vous suffit de positionner un point de fuite secondaire au-dessus de la ligne de fuite et de simplement tirer les traits du toit.

Vous ferez de même pour des escaliers, une pente de garage, des volets ouverts, etc...

Le cercle devient une éllipse |

Commençons par dessiner un cercle en perspective. Pour cela nous allons le décortiquer lorsqu'il est dessiné de face afin d'isoler quelques points caractéristiques qui ne seront pas modifiés ou qui seront aisément repositionnés correctement lors de la mise en perspective.

Un cercle, comme vous le savez tous, possède la caractéristique d'avoir un centre et un diamètre. Cela signifie que tous les points qui le constituent se trouvent à égale distance de ce centre. On en déduit qu'il peut être inscrit dans un carré. Nous obtenons donc d'ores et déjà quatre points caractéristiques.

Nous savons aussi que les diagonales de ce carré passent par le centre du cercle. Et hop, un nouveau point ! C'est à ce moment-là que vous regrettez de ne pas avoir suivi vos cours de géométrie...

Par définition, les quatre coins d'un carré sont de même longueur. Nous pouvons donc dessiner un carré qui passe par les quatre points se trouvant à égale distance du centre du cercle (donc sur le cercle ! ) et à l'intersection des diagonales du carré extérieur. Nous aurons alors quatre nouveaux points...

Avec 8 points du cercle, il ne vous restera plus qu'à les joindre...

Cependant, nous venons de vous montrer qu'il est facile de trouver des points caractéristiques d'un cercle lorsqu'on l'a déjà ... Sachant que votre objectif sera de le dessiner, les étapes doivent être inversées ! Voici donc comment procéder.

Dessiner tout d'abord un carré dont vous tirerez les diagonales. Leur intersection vous situent le centre du cercle (1er dessin ci-dessous). En prenant le milieu de chaque côté, vous obtiendrez les 4 prochains points...

Pour dessiner le carré intérieur, vous vous placerez au tiers des demi-cotés... Le cercle apparaîtra tout seul...

A présent mettons-nous en situation avec deux points de fuite. Le cours précédent va vous servir à créer les carrés en question. Commencez donc par dessiner le carré extérieur en fonction de vos deux points de fuite et en tirant les lignes de fuite correspondantes.

Ensuite, vous prendrez le milieu des deux côtés du bas et vous ferez de même.

haut de page

Puis vous prendrez le tiers des petits côtés et dessinerez le carré intérieur de la même manière.

Il ne vous reste qu'à joindre les points et ainsi former votre cercle... Au début ça peut paraître long mais avec l'expérience, vous "sentirez" la forme et le ferez intuitivement...

Texte et images extrait du site :

http://www.galerie-net.com/formation/perspec.php